Nous étions présents à un workshop à l'assemblée nationale sur la méthode du "design thinking". En dépit d'une salle en contradiction avec l'idée d'espace créatif et d'idéation, les échanges ont été riches.

Cette synthèse d'échanges réalisés au sein de l'assemblé nationale française vous est proposée par l'agence Use.Design, spécialisée dans la conception d'UX/UI , le Design Thinking et le Design Sprint.

Un véritable brainsorming/design thinking sur les transitions durables

Avec ce workshop au sein de l'institution du pouvoir législatif français, nous étions bien au cœur du sujet :

Comment accompagner l’ensemble des transitions qui se présentent à nous qu’elles soient liées au développement durable, à la consommation, à l’emploi, à la production, à la démographie, à la technologie et même à la démocratie ?

Avec un accompagnement fondé sur une approche basée sur :

  • l’empathie,
  • la quête du bon problème à résoudre,
  • la volonté d’y trouver des solutions efficaces, soit des solutions rapidement concrétisables qui puissent être testées (et malmenées) puis améliorées.

Design thinking, idéation, conception centrée sur l'expérience utilisateur (UX), conception centrée sur l’humain ou simplement design, finalement quelle importance le nom qu’on donne à cette méthode particulière de brainstorming ? L’essentiel n’est-il pas de partager un objectif commun et une pratique honnête de l’approche décrite ci-dessus ?

Honnête, car les designers ne se mentent-ils pas à eux-mêmes en pensant être les seuls à pouvoir maîtriser la méthode du design thinking ? Honnête, car au sein des entreprises, ne se ment-on pas en pensant devenir expert de process complexe après une formation de cinq jours ?

Une approche pourrait consister à évaluer honnêtement son niveau de pratique en design thinking et à faire appel à des experts pour combler son manque d'expérience.

Ainsi chacun pourrait s’engager à son niveau en :

  • participant à une formation sur le design thinking afin de construire des bases théoriques et un langage commun (clefs de succès des futurs projets),
  • engageant des agences spécialisées dans cette approche pour faire ses premières armes et ainsi « apprendre en faisant », dans la veine de l’approche du compagnonnage,
  • acceptant qu’un cursus de cinq ans en école de design, n’est pas l’unique voie pour se former et progresser,
  • et enfin en partageant, au sein de son entreprise, l’intérêt et les apports de cette démarche.

Les différents intervenants de cet atelier particulier sur le design thinking ont démontré à leur manières ces différents points :

Jean-Philippe Arnoux, directeur silver économie et accessibilité chez Saint Gobain, a montré qu’avec de la patience et en se faisant accompagner par la d.school Paris, il faisait avancer le sujet de la séniorité dans son groupe,

Dominique Sciamma, directeur de Strate Ecole de design, par sa posture d’avocat du diable à l'encontre du terme "design thinking", a soulevé en tout cas chez moi, l’importance de notion d’honnêteté tant chez les designers que dans le monde de l’entreprise,

Alain Nemarq, Président de Mauboussin, a démontré qu’il pratiquait depuis 20 ans cette approche sans en connaître le nom,

Les intervenants de ce workshop original ont aussi participé à démontrer ces points, en rappelant qu’il faudrait :

    • démarrer l'enseignement de cette approche le plus tôt possible, à savoir, à l’école (merci Amina Afaf Chaieb, directrice de Savvier),
    • ne pas oublier faire évoluer l’équipe au fur et à mesure des itérations. En effet, dans les phases de conception courtes (sprint), on se concentre trop souvent uniquement sur le contenu et le process du projet. Or l’équipe devrait évoluer tout au long du projet et s’auto-gouverner pour laisser à chacun la place d’exprimer son talent et d’apporter sa pierre à l’édifice (merci Stéphane Ely, fondateur ElyCorp)
    • mettre en place cette approche quelque soit sa pratique d’origine, par exemple même si l’on est avocat (merci à Maître Solène Brugères, avocate chez Carakters),
    • ne pas hésiter à amener les prototypes dans leurs contextes de destination, par exemple dans le cadre d’un projet d’architectiure + urbanisme, dans la rue au contact des habitants (merci Clio Capeille, architecte à Londres)

  • ne pas avoir peur des mots comme « chatbot » (soit une conversation SMS avec un robot ayant des connaissances sur un sujet précis). Ceux-ci offrent parfois la solution la plus simple et finalement plus “humaine” à un problème aussi sensible que l’accompagnement des patients suite à une chirurgie (merci Sonia Litwin, directrice de Manner).

Chatbot concept. User chatting with chatbot in mobile application. Vector illustration.

Je m'arrêterai là, bien qu’il y ait encore nombre d’intervenants à citer pour leurs contributions lors de cet atelier de partages.

J’ai le sentiment que tous ont fait preuve d’honnêteté et d’enthousiasme dans la promotion de la méthode du "design thinking". Utilisons ce mot là pour l’instant, puisqu’il reste le plus à même de débuter des conversations.

Et rappelons, comme l’a fait Véronique Hillen (doyen de la D.School), l’importance de « partir de soi ». En effet, la motivation personnelle à changer les choses reste le vecteur de changement le plus important. Suivons le conseil de Gandhi

« Nous devons être le changement que nous voulons voir dans le monde. »

A ce sujet, j’aimerais faire la mention d’un excellent ouvrage qui propose d’appliquer le design thinking à sa propre personne : The The Achievement Habit de Bernard Roth - co-fondateur de la d.school à Stanford, ingénieur de formation 😉

P.S : merci à Serge Guérin pour l'invitation à ce workshop.


Vivien Gauthier— Associé, Business & Design Strategist @ Use Design, agence digitale à Paris, spécialisée dans le design thinking, le design sprint, l'innovation, l'UX/UI pour entreprise de taille intermédiaire, PME et start-up.

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